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Ces héritières de Simone Veil perpétuent son héritage
Toute sa vie, Simone Veil s’est battue pour les femmes, pour l’Europe, pour la mémoire… Aujourd’hui, toutes les femmes sont, de près ou de loin, ses héritières, comme en témoignent ces Belges, actives dans des domaines qui lui étaient chers.
Clémence Merveille, avocate-stagiaire au Barreau de Bruxelles
« Simone Veil a inspiré mon parcours d’étudiante et d’avocate. J’admire sa force de résilience, son côté pionnier, sa rhétorique ; je connais par cœur certains passages de son discours à l’Assemblée nationale », sourit la jeune femme, également assistante à la Faculté de droit de l’Université Saint-Louis Bruxelles. « Elle mettait son intelligence, sa force de caractère et ses compétences au service de causes qu’elle croyait profondément justes, par pour elle-même, mais pour la société dans laquelle elle vivait. Elle restera toujours une figure inspirante et transposable à de nouveaux combats pour l’égalité et les progrès sociaux. » Inspirées par les luttes de l’académicienne, dont l’amélioration des conditions de vie des détenus, l’émancipation des femmes et la légalisation de l’avortement, Clémence Merveille se définit elle-même, comme une « combattante » : « J’ai milité dans deux associations, l’une pour la condition des femmes, l’autre pour le décloisonnement carcéral. Quant au féminisme, il est indissociable de moi et de ma pratique professionnelle. » Pour elle, les combats de Simone Veil restent plus que jamais d’actualité : « L’IVG et le droit des femmes ne peuvent jamais être considérés comme acquis ; ce qu’il se passe aux Etats-Unis le prouve encore. Quant à l’Europe, dont Simone Veil a posé les fondations, elle est sans cesse remise en question par certains pays et partis ! »
Valérie de Vos, chargée de communication Province du Hainaut / Hainaut Mémoire
Valérie de Vos voit en Simone Veil « une femme libre et déterminée, humble et bienveillante, qui a su mener ses études et sa carrière dans des domaines où la figure masculine prédominait, et à une époque où peu de femmes travaillaient. » Particulièrement engagée dans les actions de la Province touchant à la mémoire, la jeune femme est impressionnée par « la force et la résilience de Simone Veil après l’épreuve de la déportation et du génocide des Juifs d’Europe, dont ses parents et son frère ont été victimes. Elle a utilisé l’arme redoutable de la démocratie pour mener ses combats. Pour elle, il fallait faire la distinction entre les Allemands et les nazis responsables de la Shoah. Pour nous, acteurs du travail de mémoire, c’est un message important ; la nuance demande une capacité d’analyse et un recul qu’elle a su prendre dès la fin du conflit ! »
Pour Valérie de Vos, comme pour ses collègues, il importe de transmettre aux jeunes, les valeurs défendues par Simone Veil, dont « la connaissance et l’analyse des erreurs du passé, l’esprit critique, la bonne compréhension de la démocratie et comment elle se traduit au quotidien... C’est à nous d’expliquer ce dont l’être humain a été capable, dans le pire, mais aussi, le meilleur et de livrer les bons outils pour que le premier ne se produise plus jamais ! Nous devons rester vigilants. L’être humain ne semble pas apte à tenir compte très longtemps des erreurs du passé. Partout, à tout moment, on peut reculer et écraser certains acquis. Et en ce qui concerne la condition des femmes, la vigilance est double : leurs droits, péniblement gagnés, seront toujours les premiers à disparaître ! »