La visite de Beaufort a changé leur vision de la côte belge

Quelques semaines après le lancement de cette nouvelle édition de la Triennale Beaufort nous revenons sur les temps forts de l’exposition en plein air la plus iodée de Belgique avec ceux qui ont déjà pris le temps de la parcourir.

La Triennale Beaufort est la grande exposition d’art contemporain organisé cette année pour la huitième fois sur l’ensemble du littoral belge. Programmé depuis 2003, ce rendez-vous qui s’invite sur les plages, les digues, les dunes et désormais certains coins plus insolites s’adresse tant aux habitants de la côte, qu’aux touristes et amateurs d’art contemporain. Programmée jusqu’au 3 novembre 2024, cette balade arty d’envergure internationale est l’occasion de découvrir une sélection de 18 œuvres inédites installées tout au long du littoral. Un prétexte tout trouvé pour faire le plein d’air iodé, tout en (re)découvrant les stations belges qui accueillent la Triennale : La Panne, Coxyde, Oostduinkerke, Nieuport, Middelkerke - Westende, Ostende, le Coq-Wenduine, Blankenberge, Knokke-Heist ou encore Zeebrugge. « Fabric of Life », le thème choisi pour cette édition, a offert un terrain de jeu rêvé aux artistes pour exprimer leur vision de la vie, des liens qui nous unissent aux autres et à la nature, mais aussi, pour nous alerter sur les enjeux climatiques du moment.

Ils y sont allés : ils racontent

Colette, retraitée, en vacances à Ostende
« En mai dernier, j’ai passé une semaine à Ostende. Ma fille m’avait parlé de Beaufort, mais c’est au hasard de l’une de mes nombreuses balades en ville que je suis tombée par hasard sur Moeder, l’une des œuvres de Beaufort24. Installée sur le plan d’eau, juste devant le Kursaal, l’œuvre monumentale en marbre blanc de Femmy Otten attire le regard. Le thème de la maternité est rarement abordé dans l’art contemporain. Une femme enceinte qui touche de la main la surface de l’eau : une image d’amour et de douceur qui m’a conquise. »

Maëlle Dufour, artiste
« Lorsque la commissaire de la Triennale m’a proposé de remontrer Capsule, une œuvre que j’avais déjà exposée une fois dans un autre contexte, nous nous sommes directement mises en quête du lieu parfait. Notre choix s’est porté sur un champ, au cœur des Polders, à quelques dizaines de mètres de la plage de La Panne. Cette œuvre en verre et miroirs, à mi-chemin entre le silo de stockage et le bioréacteur, évoque aussi une capsule spatiale ou, plus symboliquement, une capsule spatio-temporelle. Cette localisation atypique s’inscrit pleinement dans l’esprit de cette triennale qui redéfinit le regard que nous portons sur le paysage du littoral. Chaque fois que je me rends sur place, je suis charmée par les reflets qu’elle renvoie : aussi changeants que les couleurs des champs, différents de saison en saison. »

Béatrice, 49 ans
« Je suis une fidèle de ce rendez-vous que je trouve à la fois pointu, mais aussi irrésistiblement surprenant et abordable. Cette année, par exemple, je me promenais avec mon chien sur la plage de La Panne après un lunch au restaurant Le Fox, une adresse phare du littoral qui nous a incités à redécouvrir cette partie de la côte que je connais moins bien. Notre balade nous a conduits vers une étrange créature marine de l’artiste Laure Prouvost. Cette pieuvre qu’on ne s’attend évidemment pas à trouver là fait partie des œuvres permanentes intégrées au Beaufort Parc de Sculptures. Un petit tour sur le site de Beaufort m’a ensuite permis d’en savoir plus sur l’œuvre très féministe de cette plasticienne française désormais installée à Bruxelles. »