L’histoire démarre en 1895. Alors que le pays est plongé dans un climat social rude, la famille Rossel se lance dans une opération philanthropique et organise une Saint-Nicolas pour les enfants défavorisés
L’organisation s’appelait alors « L’Œuvre du petit sou ».
Quelques années plus tard, en 1898, Le Soir faisait appel à la générosité de ses lecteurs et leur demandait d’envoyer une obole. Si modeste soit-elle, elle servira à apporter un petit rayon de soleil dans l’ombre de tant de jeunes pour qui la vie peut se montrer si amère. A ses débuts, l’opération visait d’abord les enfants moins favorisés des crèches de l’agglomération bruxelloise. Puis rapidement on y ajouta aussi ceux des hôpitaux.
Personne à l’époque ne se doutait que les Œuvres du Soir allaient
devenir une véritable institution au sein de la maison.
Au fil des ans, l’aide des lecteurs du Soir fut également sollicitée pour des actions plus ponctuelles. Ainsi, les Œuvres ont aussi lancé une formule de vacances à la campagne ou à la mer pour des jeunes à la santé délicate ou qui ne mangeaient pas tous les jours à leur faim.
A partir de 1927, Le Soir obtient l’autorisation d’émettre 20.000 billets. Cette année-là,
le bénéfice est destiné aux Œuvres du grand air mais aussi à une œuvre caritative, le Conservatoire africain. A l’époque, la tombola s’engageait à répondre à de nombreuses sollicitations,
comme l’aide aux victimes de catastrophes.
Durant la guerre, les Œuvres ont dû interrompre leur action. Mais dès septembre 1944, un petit article invitait les lecteurs à reprendre le combat contre la misère et la maladie. Les Œuvres repartirent de plus belle, conférant à la tombola et
la souscription pour la Saint-Nicolas une nouvelle ampleur.
La célèbre tombola annuelle reprit ses droits chaque année aux alentours du printemps. La vente des billets et le tirage solennel étaient des événements en soi. A l’époque, on n’hésitait pas à faire la file rue Royale, pour se procurer les précieux droits de participation. Quant au tirage, il eut par exemple pour cadre la salle des milices de l’hôtel de ville de Bruxelles.