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Un air de modernité à Suzhou pour sauvegarder le passé

Par CANG WEI

Suzhou, dans la province du Jiangsu, est une vieille ville au riche passé. PROVIDED TO CHINA DAILY

Suzhou, dans la province du Jiangsu, est une vieille ville au riche passé. PROVIDED TO CHINA DAILY

La préservation de précieux trésors et la restauration d’anciennes propriétés redonnent tout son éclat à une ville historique et touristique.

La ville de Suzhou dans la province du Jiangsu est depuis longtemps une destination de rêve pour les passionnés d’histoire et de culture chinoises. Sa création remontant à 2 500 ans, ses canaux pittoresques, ses jardins traditionnels et ses rues d’un autre âge lui donnent une allure d’élégance et de charme. Avec ses nombreuses ruelles bordées de vieilles maisons et ses saules gracieux, Suzhou communique une sensation de calme à ses visiteurs comme à ses habitants. Au cœur de la ville se déroule la route Pingjiang. Située dans le district de Gusu, cette artère est le témoignage vivant d’un passé glorieux et d’un avenir florissant.

Des touristes admiratifs dans le Lion Grove Garden (jardin du bosquet du lion) à Suzhou. DU LIANYI / CHINA DAILY

Des touristes admiratifs dans le Lion Grove Garden (jardin du bosquet du lion) à Suzhou. DU LIANYI / CHINA DAILY

La route Pingjiang longe la rivière du même nom. Le quartier historique de « Pingjiang Road » est la partie de la ville la mieux préservée. Le tracé de la route est essentiellement resté inchangé depuis le temps des dynasties Tang (618-907) et Song (960-1279). Lors de sa visite dans le Jiangsu en juillet dernier, le Président Xi Jinping a souligné que la route Pingjiang constituait un trésor précieux pour la transmission et la promotion de la culture traditionnelle chinoise ; il convient donc de l’utiliser au mieux et de la protéger. Les autorités municipales ont beaucoup investi dans la préservation de l’ancienne architecture de Suzhou, dans les coutumes et les histoires fascinantes qui sont apparues au travers des âges. La route Pingjiang est un exemple éclatant de l’engagement de la ville dans cette direction.

Les travaux de remise en état de vieilles maisons, qui ont débuté en octobre, font appel à des matériaux et des méthodes artisanales d’origine. On a transplanté des fleurs et des plantes, et reconfiguré des rocailles et des mares dans les cours et les jardins. Les toilettes publiques ont été rénovées, les rues et les allées embellies ; on a construit un nouveau système d’évacuation des eaux usées, et les foyers des habitants sont désormais équipés de l’eau courante, de toilettes à chasse d’eau et d’accès à Internet. Ces améliorations sensibles sont appréciées par les riverains de longue date de la route Pingjiang. Pour une meilleure restauration et protection de la route, les autorités du district ont mis en œuvre, en 2020, le projet d’anatomie cellulaire de l’ancienne ville et mené des études en profondeur dans 54 quartiers de celle-ci, qui couvre une zone de 14,2 kilomètres carrés.

La route Pingjiang figure parmi les attractions de la ville vieille de 2 500 ans. WANG JIANZHONG / CHINA DAILY

La route Pingjiang figure parmi les attractions de la ville vieille de 2 500 ans. WANG JIANZHONG / FOR CHINA DAILY

Le projet concerne des architectures résidentielles traditionnelles et d’autres structures, ainsi que des éléments complémentaires, formant les « cellules de base » du bâti de l’ancienne ville. On procède actuellement à une étude globale visant à couvrir tous les aspects des quartiers de l’ancienne ville et à en protéger les vestiges historiques. Une image numérique de la vieille ville est en cours de création à partir des données rassemblées et de leur numérisation. L’image représentera plus de 4 000 objets protégés répartis en 18 catégories dans l’ensemble du district de Gusu. Un centre d’exploitation et de gestion de la ville numérique sera également créé pour en rendre le fonctionnement plus efficace en ayant recours à l’intelligence artificielle. Au cours du 14ème plan quinquennal (2021-25), Suzhou ambitionne de rénover 347 vieux quartiers résidentiels au profit de 107 000 foyers. La ville étudie une nouvelle stratégie reposant sur « le développement dans la préservation et la préservation dans le développement ». La préservation et la rénovation des anciennes maisons leur confèrent une nouvelle jeunesse par le biais de modèles économiques originaux, de sorte que le patrimoine et l’action marchent main dans la main et que soit recherché le meilleur équilibre entre la préservation et l’utilisation.

Les visiteurs de la route Pingjiang se font prendre en photo revêtus des habits traditionnels hanfu, dégustant l’immémorial dim sum, recréant des anciennes cartes du nouvel an chinois et buvant leur thé au son des orchestres Pingtan de Suzhou. La vieille route comporte même un café Starbucks. Au magasin Cat’s Sky City, Qiao Lanrong apprend les visiteurs à faire des estampes Taohuawu sur bois du nouvel an chinois, qu’il encadrera s’ils souhaitent les emporter chez eux. Nées sous la dynastie Ming (1368-1644) et florissantes pendant la dynastie Qing (1644-1911), ces estampes étaient dites « fleur de l’art oriental ancien ». En 2006, elles furent intégrées au premier lot des articles sur la liste nationale représentative du patrimoine culturel immatériel chinois. Suzhou compte six projets de patrimoine culturel immatériel de classe mondiale, dont 32 au niveau national avec 50 « héritiers » garants de leur transmission. À ce jour, Suzhou a produit cinq versions du plan applicable aux villes historiques et culturelles, achevé le plan relatif à la protection des quartiers historiques et culturels ainsi que celui portant sur la maîtrise des anciens quartiers de la ville. Au total, ce sont 438 bâtiments et 1 141 reliques culturelles qui ont été préservés dans le district de Gusu. Témoins du patrimoine historique et culturel de Suzhou, ces vieux biens sont un microcosme du passé de la ville.