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La présence montante des robots est une aubaine pour Shanghai

Par WANG YING et YU YILEI

Wang Bing, co-fondateur de CloudMinds Robotics, présentant un androïde capable d’exécuter de nombreuses tâches. GAO ERQIANG / CHINA DAILY

Wang Bing, co-fondateur de CloudMinds Robotics, présentant un androïde capable d’exécuter de nombreuses tâches. GAO ERQIANG / CHINA DAILY

La ville récolte les fruits de l’usage industriel des techniques de pointe.

Depuis les exosquelettes utilisés pour la rééducation physique jusqu’aux partenaires pour l’entraînement au tennis de table, en passant par la main d’œuvre agricole et celle du secteur des services, la lucrative industrie robotique remodèle les pratiques dans le travail et la production en Chine. Shanghai est à l’avant-garde du progrès en matière de recherche et développement, ainsi que de production de robots industriels depuis plus de 40 ans. Dans un restaurant de fondue chinoise sur la Place du peuple, on peut voir 11 robots aidant le personnel à accueillir les clients et servir des plats. Ces petits robots représentent non seulement une nouvelle expérience pour les convives, mais aussi des économises sur les salaires pour les propriétaires. Avec plus de 7 800 cafés et le besoin de 23 000 serveurs, les robots permettent par ailleurs de combler le manque de personnel dans ce secteur d’activité à Shanghai. Dans le district de Minhang, un robot mis au point par la société Jaka Robotics peut faire jusqu’à 500 tasses de café par jour. « Des commerces tels que les restaurants automatisés, les cafés autonomes et les détaillants de la nouvelle génération offrent le plus grand nombre d’applications pour les robots », commente Meng Xiaobo, vice-président de Jaka Robotics. Li Tong, fondateur et PDG de l’entreprise Keenon Robotics basée à Shanghai, pense que les robots sont destinés à exécuter les tâches répétitives et ennuyeuses à la place des humains. « Le recours à ce genre de machines donne aux humains plus de temps qu’ils peuvent consacrer à la fourniture de meilleurs services », explique-t-il.

Un visiteur étudiant un robot à la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle à Shanghai en juillet. GAO ERQIANG / CHINA DAILY

Un visiteur étudiant un robot à la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle à Shanghai en juillet. GAO ERQIANG / CHINA DAILY

« Nous pensons que le secteur chinois du service alimentaire robotisé a dépassé le stade de l’enfance pour entrer dans celui de l’adolescence », poursuit M. Li, dont l’entreprise fournit aussi des services et des produits en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient, au Japon et en Corée du Sud. À l’université du sport de Shanghai, les joueurs de tennis de table se perfectionnent avec le concours d’un robot qui leur sert de partenaire. En Chine, le dispositif est produit en série depuis 2020, indique Ren Jie, doyen adjoint du China Table Tennis College. Le robot mis au point par cet établissement, qui diffère des précédents appareils de renvoi de balle, reproduit les conditions d’un exercice compétitif avec un humain. Le degré de difficulté des amortis, des balles travaillées et de vitesse des tirs peut être modifié en fonction des besoins d’amélioration du jeu des participants, précise M. Ren. Il ajoute qu’en dehors de l’entraînement des joueurs professionnels, le robot, qui coûte 50 000 yuan (6 370 euros), est utilisé dans les écoles primaires et les collèges ainsi que dans les établissements pour handicapés. Dans un autre domaine, la société Fourier Intelligence domine la production de robots de rééducation grâce à la reproduction par intelligence artificielle d’exosquelettes qui sont déjà utilisés dans des hôpitaux en Chine et à l’étranger. Ces exosquelettes permettent aux handicapés des membres inférieurs de se tenir debout et de marcher. Ils peuvent aussi contribuer à la rééducation de personnes souffrant de paralysie et les rendre capables d’activités telles que les courses pour leurs repas.

Un robot appelé GR-1 de la société Fourier Intelligence à la conférence mondiale sur l’intelligence artificielle à Shanghai en juillet. GAO ERQIANG / CHINA DAILY

Un robot appelé GR-1 de la société Fourier Intelligence à la conférence mondiale sur l’intelligence artificielle à Shanghai en juillet. GAO ERQIANG / CHINA DAILY

« À l’avenir, on va assister en Chine à une augmentation de la demande en matière de formation de thérapeutes spécialisés dans la rééducation, mais cette formation exige beaucoup de temps », fait remarquer Gu Jie, fondateur et PDG de Fourier Intelligence. « Si nous faisons appel à des robots pour la formation dans ce qu’elle a de pénible et d’éprouvant, nos thérapeutes pourront se concentrer sur l’invention de meilleurs traitements pour leurs patients ». Lancés il y a cinq ans, les robots de rééducation de Fourier Intelligence sont aujourd’hui utilisés dans plus de 2 000 hôpitaux dans plus de 40 pays et régions. Face à une société vieillissante et un manque de main d’œuvre, M. Gu estime énorme la demande du marché en Chine concernant les robots, de rééducation et d’autres types. Par ailleurs, les fabricants chinois ne perdent pas de temps dans la production de robots d’apparence humaine, qui constituent le point de référence du secteur. Les robots humanoïdes sont appelés à compenser la pénurie de personnel dans le secteur manufacturier et celui des soins aux personnes âgées, affirme Li Jing, directrice adjointe du Shanghai Robot Institute de l’université de Shanghai.

La société CloudMinds Robotics, basée à Shanghai, est l’une des entreprises chinoises cherchant à prendre pied dans le secteur des soins de santé et dans celui des soins aux personnes âgées. On estime que la Chine comptera 310 millions de personnes de plus de 60 ans à l’horizon 2035. CloudMinds travaille à la mise au point d’un robot humanoïde mobile dont la commercialisation est prévue pour 2025, fait savoir Wang Bing, co-fondateur de la société. En début d’année, Shanghai a dévoilé un plan visant à promouvoir son industrie robotique au cours des trois prochaines années, avec pour objectif de compter 10 grandes marques dans ce secteur, de créer 100 scénarios d’applications exécutées par des robots et de porter la valeur robotique industrielle de la ville à 100 milliards de yuan. Shanghai a vu sa production industrielle dans le secteur progresser de 6% pour dépasser le chiffre de 75 000 unités en 2022, se classant par là-même en tête de toutes les villes chinoises. L’usage de robots de service s’est étendu à des domaines tels que les soins médicaux, le bâtiment, l’agriculture et le commerce.