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Le grand retour des oiseaux

Par LI HONGYANG

Le grand retour des oiseaux

Des oiseaux migrateurs volant au-dessus du parc naturel d’une zone humide dans la région autonome de Mongolie intérieure, en mars dernier. LIAN ZHEN / XINHUA

Les agences stratégiques chargées de la gestion des réserves naturelles en Chine font état d’un nombre d’oiseaux croissant, représentant notamment certaines espèces rares, qui traversent le pays pendant l’hivernage.

Le changement climatique fait peser une menace sur les habitats de la grue de Sibérie, alimentant de ce fait le besoin de mieux protéger les oiseaux et leurs voies migratoires, rapporte un expert. Le groupe oriental de cette espèce se reproduit dans le nord-est de la Sibérie, en Russie, et migre pour l’hiver jusqu’au lac Poyang, dans la province du Jiangxi, dans l’est de la Chine. Environ 95% des oiseaux y passent la saison.

Qian Fawen, un enseignant-chercheur au centre national de baguage des oiseaux de Chine, un établissement intégré à l’académie chinoise de la gestion forestière, fait savoir que les niveaux de l’eau du lac déterminent pour les oiseaux les conditions, convenables ou non, de la nidification. Pour autant, le changement climatique a provoqué une fluctuation anormale des niveaux.

« Certaines années, le lac connaît des inondations, et certaines autres, des périodes de sécheresse. Les deux situations causent des pénuries de nourriture dans l’habitat des grues », précise M. Qian.

Des oiseaux migrateurs venus du nord-est de la Chine et de Sibérie

Des oiseaux migrateurs venus du nord-est de la Chine et de Sibérie, rassemblés dans le parc naturel de la zone humide de Fuhe, à Wuhan, capitale de la province de l’Hubei, pendant l’hiver de 2021. ZHANG CHANG / CHINA NEWS SERVICE

La grue de Sibérie se nourrit de plantes telles que la zostère. Pendant les périodes d’inondations ou de sécheresse, l’état de l’herbe n’est pas brillant, ce qui fait que les oiseaux se dirigent vers les terres cultivées pour trouver de quoi manger.
Pour remédier au problème, le gouvernement provincial du Jiangxi a constitué 70 hectares de lotus d’Orient dans la ville de Nanchang en vue d’assurer une subsistance aux grues en hiver.

Sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, la gue de Sibérie est classée en danger critique d’extinction. Malgré tout, le nombre des oiseaux est en nette augmentation, passant de 3 000 il y a 20 ans à plus de 5 000 aujourd’hui, relève M. Qian, qui observe les volatiles autour du lac depuis 1999. « Pour les protéger, il nous faut protéger leur habitat, qui est principalement une zone humide », précise-t-il.

Dans le plan d’action pour la protection des routes migratoires des oiseaux récemment publié (pour la période 2021-35), 1 140 sites ont été identifiés en Chine comme étant d’importantes zones de reproduction, d’hivernage et de haltes migratoires, notamment Poyang et la zone humide du fleuve Jaune dans la région autonome Hui du Ningxia.

La Chine compte 804 espèces d’oiseaux migrateurs, représentant 55,6% de toutes les espèces ornithologiques, selon l’administration nationale de la gestion des forêts et des prairies.
Depuis que la Chine fait partie de la convention de Ramsar relative aux zones humides, un traité intergouvernemental signé en 1992 à Ramsar, en Iran, elle a désigné 7,6 millions d’hectares de zones humides comme étant d’importance internationale, souligne l’administration.

Les zones humides, souvent dénommées « les reins de la Terre » et « le patrimoine génétique des espèces », conservent et purifient l’eau, entretiennent la biodiversité, contribuent à enrayer les inondations et à prévenir les sécheresses.

Selon un plan publié par le gouvernement central en octobre dernier, à l’horizon 2025, la Chine aura protégé 55% de ses zones humides. Après l’adoption, le 1er juin de l’an dernier, de la loi sur la protection des zones humides, la première consacrée par le pays à la protection de ces zones, le dispositif protecteur dans son ensemble a été renforcé, estime l’administration nationale de la gestion des forêts et des prairies. Les agences stratégiques chargées de la gestion des réserves naturelles en Chine font état d’un nombre d’oiseaux croissant, représentant notamment certaines espèces rares, qui traversent le pays pendant l’hivernage.

Des cygnes nageant dans une zone humide le long du fleuve Jaune à Sanmenxia

Des cygnes nageant dans une zone humide le long du fleuve Jaune à Sanmenxia, dans la province du Henan. HAO YUAN / XINHUA

En février, l’agence de gestion forestière dans la province du Hunan a établi à 72 le nombre d’espèces d’oiseaux aquatiques ayant passé l’hiver dernier au lac Dongting, qui s’étend sur plusieurs contés et plusieurs villes. Les colverts et les grues eurasiennes font partie des oiseaux qui séjournent au lac. Des spatules à tête noire, une espèce rare et menacée, ont aussi été remarquées à Dongting après une absence de cinq années. Le nombre de spatules est passé de 300 dans les années 1980 à plus de 5 000 aujourd’hui, indique l’administration.

Le personnel de la réserve naturelle nationale ornithologique de Dongtan, sur l’île de Chongming à Shanghai, a enregistré plus de 2 900 cygnes de la toundra au cours d’une session spéciale d’observation en décembre dernier, par comparaison au millier de ces oiseaux vus pendant l’hiver 2021-2022. La cigogne noire, un oiseau bénéficiant d’une protection nationale de première catégorie, hiverne depuis quatre ans dans la réserve naturelle nationale de la rivière de Qinglong, dans la province du Liaoning. On a compté jusqu’à neuf oiseaux qui y ont été vus pendant cette période. Quatre de ces oiseaux ont été repérés l’an dernier.