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Extension d’une réserve naturelle pour la protection des espèces rares

Par CHEN MEILING et ZHOU LIHUA

Extension d’une réserve naturelle pour la protection des espèces rares

Les cerfs de milu profitant de leur habitat agrandi dans la réserve naturelle nationale de Shishou, dans la province de l’Hubei. (Cliché pris en octobre dernier). LEI GANG / FOR CHINA DAILY

Le légendaire cerf de milu (également connu sous le nom de cerf du Père David), voit sa population augmenter en Chine après que l’espèce eut frôlé l’extinction.

Si les cerfs de milu vivant en liberté ont été chassés jusqu’à l’extinction en Chine au début du 20ème siècle, on rencontre aujourd’hui des animaux appartenant à cette espèce rare dans la région proche de la portion du fleuve Yangtsé qui traverse les provinces de l’Hubei et du Hunan. L’espèce bénéficie d’une expansion de son habitat naturel au-delà de sa sphère dans la réserve nationale de Milu à Shishou, dans l’Hubei. Sa protection l’exigeait en raison même de la croissance de sa population. En janvier, une porte a été ouverte et 400 cerfs ont franchi la clôture entourant le cœur de la réserve pour gagner une zone tampon de 533 hectares nouvellement aménagée. Le nombre de cerfs était sur le point d’atteindre la capacité d’accueil extrême de la réserve, dont les responsables expliquent que le but de l’opération était de fournir plus d’espace aux animaux et d’éviter des risques pour leur sécurité. Le climat chaud et moite de Shishou, les plantes aquatiques luxuriantes et la zone humide fournissent aux bêtes un milieu de vie idéal.

Les cerfs de milu dans la réserve naturelle nationale de Shishou

Les cerfs de milu dans la réserve naturelle nationale de Shishou. LEI GANG / FOR CHINA DAILY

Au début des années 1990, 64 cerfs de milu venant de Pékin ont été intégrés à la réserve. Depuis lors, leur population a grossi pour atteindre le chiffre de plus de 1 500 sujets. En dehors de la réserve, un millier de cerfs vivent en liberté dans neuf comtés et villes de l’Hubei et du Hunan, ce qui en fait la plus grande concentration de cerfs de milu sauvages au monde, selon Yang Tao, directeur adjoint de la gestion et de la recherche scientifique au sein de la réserve. « L’an dernier, on a chiffré à 307 le nombre de faons nés dans la réserve, soit une progression de 15% par rapport à l’année précédente », commente M. Yang. Mais de ce fait, l’augmentation de la population animale pose des problèmes de gestion sanitaire, surtout dans des conditions météorologiques extrêmes, ce qui a rendu l’expansion de la réserve nécessaire, estime-t-il. L’an dernier, une sécheresse de longue durée assécha les étangs et les rivières de la réserve, entravant l’accès des animaux à de l’eau potable et les empêchant de se rafraîchir dans l’eau alors que le thermomètre montait. Par voie de conséquence, les cerfs se regroupèrent en trop grand nombre, ce qui provoqua une augmentation des microbes dans l’eau restante et le risque d’une épidémie en fut accru. Pour résoudre le problème, les employés de la réserve creusèrent des puits dans les dépressions voisines et éliminèrent les détritus dans le lit à découvert des rivières pour empêcher les animaux de se blesser. Selon M. Yang, ce fut une manière efficace de les protéger.

En 1991, quand la réserve fut créée pour protéger les espèces, elle fut conçue avec pour objectif de disposer d’une zone de 1 567 hectares près du Yangtsé. Plus tard, les autorités locales décidèrent d’incorporer les terres arides et les terres agricoles environnantes à la réserve, ce qui la fit passer de 133 à 1 034 hectares. En 2017, la municipalité de Shishou prit le contrôle de 533 hectares supplémentaires pour la zone tampon. Environ 3 300 agriculteurs locaux furent indemnisés pour la perte de leurs terres. L’un d’eux, Liu Jigao, âgé de 47 ans, gagnait précédemment sa vie en conduisant un tracteur de labour. En 2012, il fut provisoirement employé au défrichage de la réserve avant d’être plus tard engagé à plein temps comme surveillant. Aujourd’hui, il fait pousser de l’ivraie et du blé pour nourrir les cerfs de milu, contrôle chaque jour l’état des clôtures et vérifie si certains des animaux sont malades. Pour aider les cerfs à s’adapter à leur nouveau milieu, la réserve a recruté huit personnes affectées à leur soin. Les nouvelles recrues entretiennent l’environnement, construisent des postes d’alimentation, érigent des clôtures de sécurité et installent du matériel de surveillance.

Les cerfs de milu dans la réserve naturelle nationale de Shishou

Deux cerfs de milu dans la réserve naturelle nationale de Shishou. LEI GANG / FOR CHINA DAILY

La réserve de Shishou est l’une des deux réserves naturelles nationales affectées à la protection des cerfs de milu en Chine, l’autre étant située à Yancheng, dans la province du Jiangsu. Pour rétablir la population des cerfs et faciliter leur retour à la nature, la réserve de Shishou dit « maintenir [leurs] habitudes de vie naturelles, préserver leur habitat et sauvegarder l’écosystème ». L’intervention humaine a été réduite autant que faire se peut pour améliorer la capacité de l’animal à s’adapter à la nature. En 1998, quelques cerfs de milu ont disparu de la réserve à la suite d’une inondation. On compte aujourd’hui 1 000 animaux, ce qui indique une forte adaptabilité à un environnement sauvage, ajoute M. Yang. La biodiversité dans la réserve a également été renforcée au fil des ans. D’après les études scientifiques les plus récentes, le nombre d’espèces végétales supérieures y a progressé pour passer de 238 en 1997 à 321 aujourd’hui, tandis que le nombre de vertébrés terrestres y a également augmenté, passant de 90 à 320. Selon le bureau de la direction, la réserve abrite par ailleurs 56 espèces placées sous protection d’État, notamment des oiseaux menacés tels que la cigogne noire et la cigogne blanche orientale.