La vigueur du marché de la confiserie fait saliver les chocolatiers
Par ZHENG YIRAN
Une cliente passant en revue les produits de chocolat dans une boutique de Tianjin le 6 mai dernier. PROVIDED TO CHINA DAILY
La consommation chinoise de chocolats et autres douceurs connaît une forte croissance cette année, illustrée par l’augmentation du nombre de chalands devant les commerces de ces produits, après une pandémie de trois ans qui a maintenu beaucoup de gens chez eux pendant de longues périodes.
En septembre, le confiseur Hsu Fu Chi basé à Dongguan, dans la province du Guangdong, a enregistré une augmentation de 30% en année glissante de ses ventes de friandises. Les ventes de ses bonbons mous ont en particulier fait un bond de 79%. Pour faire face à la hausse spectaculaire de la demande, l’entreprise a investi 120 millions de yuan (15,3 millions d’euros) dans une fabrique de produits gélifiés à Dongguan. L’installation, qui couvre près de 6 000 mètres carrés, est entrée en service le 28 septembre et peut débiter plus de 10 000 tonnes métriques de bonbons mous fruités par an. Après la pandémie, la reprise des activités en plein air et des flâneries dans les espaces commerciaux gorgés de monde ont stimulé l’appétit des consommateurs pour l’achat de bonbons et de chocolats.
« De toutes les friandises, le bonbon est l’une des sous-catégories qui rebondit le plus vite. Une raison majeure de la reprise des ventes réside dans le fait que les consommateurs reviennent à des modes de consommation en extérieur », indique un récent rapport du cabinet d’étude Kantar Worldpanel. Les ventes de chocolats connaissent une forte reprise. Un jour de semaine type voit à 13 heures des flux constants de clients investir l’enseigne Laderach dans le centre commercial Taikoo Li à Shanghai. Au prix de 99 yuan les 100 grammes ou de 399 yuan pour 24 unités, les chocolats frais de marques suisses – qui sont livrés par avion en provenance directe de la Suisse – ont la faveur des consommateurs chinois.
Des ouvriers sur une chaîne de production de chocolat à Tianjin. PROVIDED TO CHINA DAILY
« Je vous en prie, laissez-moi comme d’habitude emballer et servir le chocolat frais de mon parfum préféré. Merci », dit une habituée à la vendeuse. La femme âgée de 40 ans, responsable de relations publiques, dépense chaque mois 200 yuan en chocolats et produits axés sur le chocolat. Sa variété préférée est le chocolat noir à la pistache. Une augmentation aussi rapide de la demande incite les chocolatiers étrangers à s’intéresser de plus près au marché chinois. En août, le confiseur italien Ferrero a nommé Zhang Suyi directeur général du groupe en Chine. M. Zhang est le premier responsable local depuis l’entrée de Ferrero sur le marché chinois. La firme a fait savoir que cette nomination souligne non seulement la plus grande attention et la confiance qu’elle porte à ce marché, mais qu’elle marque aussi une nouvelle étape dans le développement de Ferrero dans la deuxième économie mondiale.
M. Zhang indique que pour mieux répondre aux besoins des consommateurs chinois, Ferrero centrera son action sur l’élaboration de nouvelles incitations à la consommation – notamment les occasions spéciales telles que la Saint-Valentin et la Journée internationale des femmes – offrant à la clientèle une bonne raison de savourer des chocolats. En attendant, la firme élargira son réseau de nouveaux canaux émergents, tels que la gestion en ligne-hors ligne, les repas de mariage, les subventions aux entreprises et les achats groupés pour doper les ventes. S’agissant de l’innovation en matière de produits, Ferrero a lancé en septembre sa nouvelle marque, Black Forest (Forêt noire), sur le marché chinois, qui est une émanation de la marque Ferrara acquise par Ferrero aux États-Unis. Le lancement de Gummy Bears et de Juicy Burst a marqué aussi l’entrée du groupe sur le segment des bonbons gommeux en Chine. À l’avenir, en plus des chocolats, Ferrero proposera de nouveaux produits visant à un développement plus rapide de l’entreprise sur le marché des friandises emballées, informe M. Zhang.
Un employé surveillant les données de production dans une fabrique de biscuits de la société Hsu Fu Chi à Dongguan, dans la province du Guangdong. PROVIDED TO CHINA DAILY
« Dans le contexte de la reprise générale de la consommation en Chine, le marché des bonbons et des chocolats connaît une renaissance. En particulier, le marché des bonbons dans le pays est loin d’être saturé. Il épouse au contraire une tendance à augmenter la qualité », estime Yang Yu, spécialiste reconnu du commerce de détail et fondateur de la plateforme d’informations en ligne, Yilan Commerce. « Au cours des dernières années, nous avons investi 180 millions de yuan dans la transformation intelligente de nos lignes de production pour faire monter la valeur de sortie. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour faire face à la forte reprise de la demande. C’est pourquoi nous avons investi dans la nouvelle fabrique de produits gélifiés cette fois-ci », souligne Liu Xinggang, président de Hsu Fu Chi. « Par rapport à la situation il y a une décennie, les modes de consommation des acheteurs sont plus complexes et plus raffinés. Il nous faut saisir les opportunités commerciales se présentant dans divers scénarios de façon à offrir des produits de haute qualité à la clientèle en tout lieu et à toute occasion », précise M. Liu.
En attendant, il est à noter que les bonbons et chocolats à faible teneur en sucre ou sans sucre sont de plus en plus prisés par le marché du fait que les consommateurs recherchent un équilibre entre la dégustation de délicieuses friandises et le maintien de leur santé. M. Yang remarque que « cette sous-catégorie, favorable au consommateur, est peut-être celle que les entreprises devraient explorer ».