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Une campagne de nettoyage payante

Par CANG WEI et YAO YUXIN

Une campagne de nettoyage payante

Vue aérienne du parc de terres humides de Sanwan le long du grand canal à Yangzhou, dans la province du Jiangsu. Le parc est devenu une référence en matière de protection de l’écologie des zones humides depuis qu’il a été ouvert en 2017. QI LIGUANG / XINHUA

L’exemple d’une province qui investit dans des projets écologiques, avec de nombreux résultats tangibles sur l’environnement.

Wang Liang, qui vit depuis des décennies près du parc de Yuzui à Wuxi, dans la province du Jiangsu, avait pour habitude de détester l’été qui le voyait en grande partie éviter de se rendre dans le parc. Avec un nom dont la traduction signifie « le parc à la gueule de poisson », l’endroit accueillait un marché de poissons où l’on vendait des produits aquatiques frais venus du lac Taihu dans la partie sud du delta du fleuve Yangtsé. Mais l’odeur du marché était particulièrement mauvaise en été. « Ce n’était pas seulement l’odeur qui vous indisposait. Les jours de pluie, l’eau coulait partout dans le marché, si bien que vous ne saviez pas où mettre le pied. Le bruit, l’odeur et les égouts rendaient le lieu insupportable », dit M. Wang, un homme de 60 ans. En 2021, un projet de restauration écologique a été lancé sur le site pour offrir aux riverains un parc de terres humides doté d’un lac sain et d’une variété de plantes. Les oiseaux aquatiques survolent désormais le lac de temps à autre. En vue de créer un système écologique durable, le lac nouvellement creusé a été relié au lac Taihu pour qu’il reçoive un plus grand volume d’eau douce. Des poissons, des crevettes et des algues ont été versés dans le nouveau lac à des fins d’auto-purification de l’eau.

En mars, les cerisiers en fleur attirent les visiteurs autour du lac Taihu à Wuxi, dans le Jiangsu. HUAN YUELIANG / XINHUA

En mars, les cerisiers en fleur attirent les visiteurs autour du lac Taihu à Wuxi, dans le Jiangsu. HUAN YUELIANG / XINHUA

Wu Yong, directeur adjoint de la société Jiangsu Jiangda Ecological Environment Technology Co explique que « la restauration écologique de l’eau va bien au-delà de l’amélioration de sa qualité. La conception du paysage doit intégrer des caractéristiques aquatiques permettant un contact plus harmonieux entre les humains et la nature ». Le parc de 18,4 hectares présente fièrement une promenade de planches longue de 460 mètres qui s’avance jusque dans le lac, un pavillon au bord de l’eau et des sentiers pittoresques sillonnant entre les plantes. Nombreux sont désormais les habitants des environs à se rendre fréquemment dans le parc. À Nanjing, la capitale du Jiangsu, les autorités municipales du district de Pukou ont investi environ 300 millions de yuan (38,8 millions d’euros), ces dernières années, dans des travaux de restauration écologique sur un segment du Yangtsé qui était anciennement bordé de chantiers de construction navale. Yang Qingsong, un responsable du quartier de Qiaolin dans le Pukou, rapporte que les riverains se plaignaient constamment du bruit des machines et de la pollution tant de l’air que de l’eau provoquée par les travaux de peinture et de grattage de la rouille sur les bateaux.

Les machines abandonnées sur plus de 300 sites dans le district ont aujourd’hui été démantelées. Une surface de quelque 1,7 millions de mètres carrés de sol vert a été restaurée sur 11 kilomètres de berges qui étaient précédemment recouverts de morceaux de ciment, de sable et de gravier. À Nantong, une ville située près de l’embouchure du Yangtsé sur la mer Jaune, 203 usines polluantes ont été fermées et 65 000 mètres carrés de bâtiments illégaux ont été détruits dans la région de Wushan au cours des dernières années.

Vue du Yangtsé offerte aux visiteurs en juillet 2022 à Nantong dans le Jiangsu. JI CHUNPENG / XINHUA

Vue du Yangtsé offerte aux visiteurs en juillet 2022 à Nantong dans le Jiangsu. JI CHUNPENG / XINHUA

« Wushan », qui veut dire « cinq montagnes », est une zone bordée d’autant de montagnes sur 6 kilomètres le long du Yangsté. Au regard de ce qui est aujourd’hui un parc national, il est difficile d’imaginer que cette zone était jadis un port de vrac jalonné de tas de soufre et de minerai de fer abandonnés à l’air libre. En 2016, la municipalité de Nantong a lancé des chantiers de restauration écologique portant sur les zones des cinq montagnes et des rives du fleuve. La restauration écologique du Yangtsé l’a emporté sur les préoccupations économiques – l’annulation de deux parcs industriels et la fermeture de nombreuses usines chimiques en bordure du fleuve, ainsi que la restauration de milliers de kilomètres de terres vertes. Après des années de gros travaux, le taux de couverture forestière dans la zone atteint 80,83% et le parc forestier national de Langshan a été créé dans cette localité. Shao Wenjian, directeur adjoint du bureau de la station touristique de Langshan, indique que les chercheurs ont identifié en avril 1 243 types de plantes dans le parc forestier. Des musées de sciences naturelles, des activités de tourisme aquatiques et plusieurs maisons de stars vont être ouverts au public prochainement.

De nombreux projets de restauration semblables ont été menés à bien dans les 13 principales villes du Jiangsu. Les autorités de la province, qui compte 85,15 millions d’habitants et s’étend sur 107 200 kilomètres carrés, ont restauré 81 kilomètres de berges le long du Yangtsé au cours des dernières années après avoir fermé 3 876 usines chimiques dans la région, selon des données fournies par le service de l’écologie et de l’environnement du Jiangsu.

Des arbres ont été plantés sur plus de 76 000 hectares, et la qualité de l’eau dans la partie du Yangtsé dépendant du Jiangsu se maintient depuis cinq ans au rang II (le deuxième meilleur niveau du système chinois de qualité de l’eau qui en comprend cinq), et aucune prolifération d’algues majeure n’a été signalée dans le lac Taihu depuis 15 ans, selon le service en question.