La moisson présente toujours le comté autonome Dong de Sanjiang sous son jour le plus pittoresque. Les agriculteurs s’affairent à la collecte du riz parmi les cultures aux reflets d’or, et à la prise des poissons dans les eaux des rizières : en octobre, l’air est chargé d’optimisme à la perspective d’une grosse récolte dans le comté, situé dans la région autonome Zhuang du Guangxi. Wei Fahong paraît satisfait de la production des terres cultivées de sa famille, qui s’étendent sur environ un demi-hectare à Linlue, un village du Sanjiang. Cette année, il a récolté plus d’une tonne et demie de riz, qui rapportera aux siens un peu plus de 10 000 yuan (1 386 euros).

Dans l’eau des rizières au milieu de hautes gerbes de paille de blé, les poissons ont été nourris et portés à la taille idéale pour être consommés. « C’est la saison de la moisson, et le fait d’avoir du poisson est de bon augure, exprimant notre désir d’une récolte excédentaire », dit Shi Shilian, un villageois du Sanjiang. En chinois, le mot voulant dire « poisson » et celui désignant « excédent » se prononcent de la même façon. « C’est une bonne manière de célébrer le fruit de notre travail », estime M. Shi. Le comté de Sanjiang abrite le groupe ethnique des Dong, qui représentent 57% de la population locale. Celle-ci assure depuis l’antiquité sa survie grâce aux rizières et à la pêche. La fertilité du sol, les abondantes ressources hydriques et la douceur du climat sont idéales pour le développement agricole du secteur. La symbiose des deux éléments, riz et poisson, est tout bénéfice dans la mesure où les poissons mangent les nuisibles et les microorganismes qui sont mauvais pour le riz, tout en produisant de l’engrais pour la récolte, font remarquer les autorités locales.

Cette année, le comté a été désigné zone de démonstration pour l’élevage halieutique réglementé dans les rizières, et les autorités ont instauré des normes correspondant à tous les maillons de la chaîne de l’élevage des poissons. Les normes ont permis d’augmenter la production de riz et de poissons, tout en les rendant plus appréciés des consommateurs, constate Hou Menglin, directeur du bureau de la surveillance du marché dans le Sanjiang. La démarche a rendu la population locale capable de produire du riz et des poissons de premier choix et de haute qualité, les deux spécialités ayant contribué à attirer des visiteurs venus de la ville. Ceux-ci peuvent aller à la pêche et faire cuire leur prise sur le gril, tout en s’imprégnant de la culture typiquement rurale et ethnique du Sanjiang, à l’hospitalité sans égale. Dans le comté, la zone touristique de Chengyang Bazhai comprend huit villages peuplés de plus de 10 000 habitants Dong qui lui confèrent une riche culture ethnique. Les visiteurs y ont un aperçu fascinant des traditions ancestrales que le groupe ethnique a fort bien conservées, notamment par ses chants, ses danses, ses croyances religieuses, ses coutumes folkloriques et son savoir-faire en matière textile. Les ponts historiques et les constructions traditionnelles en bois sont sublimes, en particulier les tours d’angle et les maisons sur pilotis.

Entre juin et juillet, le Sanjiang a enregistré 5,71 millions de visiteurs en tout, soit 124% de plus que pour la période correspondante l’an dernier, et des recettes touristiques s’élevant à 6,7 milliards de yuan (un peu moins d’un milliard d’euros), soit une augmentation de 125%. En fin d’année dernière, ce sont 25 000 personnes au total qui ont participé à l’activité touristique du comté en proposant divers services connexes, tels que des hébergements chez l’habitant et la vente de produits de la ferme.