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Une histoire d’amour légendaire revit dans les eaux d’une rivière

Par CHEN NAN
La déesse de la rivière Luo revit dans une vidéo intitulée Rapsodie sur la déesse de la rivière Luo.
PROVIDED TO CHINA DAILY

Une ancienne et légendaire histoire d’amour resituée dans un nouveau cadre constitue encore un spectacle captivant pour un public moderne. D’une certaine manière, elle n’est pas de ce monde. Comme il sied à une légende, elle ne se heurte ni aux forces de la gravité, ni aux caprices de la météo. Dans sa représentation, cette séduisante histoire se déroule comme au ralenti. Dans l’Ode à la déesse de la rivière Luo, œuvre référence de Cao Zhi, le fils de Cao Cao, un seigneur de guerre de la dynastie des Han de l’Est (25-220), tombe sous le charme de la déesse en question. Celle-ci est censée être la fille de l’empereur Fuxi, personnage d’une légende préhistorique ; la déesse aurait été transformée en nymphe après s’être noyée dans une rivière, en l’occurrence un affluent du fleuve Jaune. Son histoire a inspiré d’innombrables artistes qui ont évoqué la déesse d’une beauté sans égale par le biais de divers modes d’expression artistique, tels que les films et la danse. Le 12 juin dernier, la déesse de la rivière Luo a ressuscité dans une vidéo diffusée par la chaîne Henan TV sur la plateforme de médias sociaux Sina Weibo et regardée des millions de fois. Mais la raison pour laquelle la vidéo, qui dure à peu près deux minutes et est intitulée Rapsodie sur la déesse de la rivière Luo, a produit une telle impression et connu un tel succès, c’est qu’elle a été tournée en immersion. L’actrice He Haohao joue le rôle de la déesse. Sous l’eau, elle maîtrise non seulement son art, mais la technique de retenir sa respiration alors que le fonctionnement de ses poumons est à la peine. Tout cela se passe dans l’apparence de la plus grande sérénité.

Le conte illustre à merveille le charme enchanteur de cette ancienne déesse chinoise en qui Cao Zhi voit une belle « aussi élégante qu’une oie cygnoïde et aussi souple qu’un dragon qui nage ». « L’exécution est étonnante et quasiment onirique », a réagi un spectateur sur le site de Sina Weibo ; « Elle fait vivre de manière saisissante une fée volante ». Un autre a estimé que « la conjugaison de la cinématographie sous l’eau et de la danse chinoise traditionnelle est si belle qu’elle permet aux spectateurs d’apprécier la culture chinoise traditionnelle avec un regard neuf ». He Haohao a confié qu’après avoir été sollicitée pour jouer le rôle, elle avait lu plusieurs livres sur les anciennes déesses chinoises et avait été inspirée par les fées volantes représentées dans les fresques murales des grottes de Mogao à Dunhuang, dans la province du Gansu. « Je me suis toujours intéressée à la culture chinoise traditionnelle et je me réjouis d’en partager la beauté par le biais de mon spectacle. En apesanteur, mon corps se mêle aux vagues sous l’eau, ce qui produit facilement l’image d’une déesse élégante et volante. La chorégraphie met en scène non seulement la beauté de la déesse, mais aussi son pouvoir. Il me faut me mouvoir très délicatement, en douceur et gracieusement dans l’eau, ce qui n’est pas facile ».

Pour contrôler sa flottabilité, elle porte des poids d’environ 10 kilos spécialement adaptés pour l’aider à rester immergée. Elle a aussi attaché des lignes de pêche à ses costumes pour empêcher le tissu de s’enchevêtrer sous l’eau. Sans appareil respiratoire, elle a aspiré une grande bouffée d’air avant d’entrer dans l’eau. « Il a fallu environ 20 secondes à l’équipe pour ajuster mes robes longues, qui sont faites de tissu soyeux. La pièce de tissu la plus longue mesure environ 6 mètres. Puis j’ai dansé dans l’eau et retenu mon souffle pendant encore 20 à 40 secondes. On a répété l’opération de nombreuses fois ». Ce n’est pas la première fois que la chaîne Henan TV se fait remarquer pour ses vidéos captivantes mettant en lumière la culture chinoise traditionnelle. Le 13 février, un spectacle de danse, Un banquet sous la dynastie Tang, qui dure moins de six minutes, a été présenté pendant un gala que la chaîne a diffusé en l’honneur de la Fête du printemps. Le directeur Guo Jiyong a fait savoir qu’il avait proposé à son équipe de monter une vidéo en immersion à l’occasion de la Fête des bateaux-dragons ou Fête de Duanwu, qui tombait cette année le 14 juin.

Cette fête remonte à la période des Royaumes combattants (475-221 avant notre ère), et l’histoire la plus connue concernant Duanwu, c’est que la tradition a pour origine la commémoration de Qu Yuan, un fonctionnaire patriotique qui s’est suicidé le 5 du cinquième mois du calendrier lunaire. Embarqués sur des bateaux à rames, les gens ont tenté un sauvetage puis ont jeté dans la rivière des boulettes de riz gluantes pour que les poissons ne mangent pas le corps du défunt. « J’ai regardé la vidéo d’Un banquet sous la dynastie Tang et j’adore la façon dont la culture traditionnelle chinoise y est présentée à un public contemporain », dit M. Guo qui, tout comme son équipe, a passé 26 heurs en trois jours pour filmer sous l’eau la Rapsodie sur la déesse de la rivière Luo. « Avec les rayons du jour perçant le bleu intense de l’eau, les couleurs changent au fur et à mesure que He Haohao s’enfonce et danse telle une fée volante, ce qui est très beau. Ces images sont stupéfiantes ».

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