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Les artisans ethniques se tissent un brillant avenir

Par ALEXIS HOOI et ZHANG LI
La tisserande de brocart Li Donglian (à droite) au travail en juin dernier avec une collègue dans un atelier de Nanning, dans la région autonome Zhuang du Guangxi. XIE ZHONGGUO / FOR CHINA DAILY

Il y a moins d’une décennie, Li Donglian dut quitter son foyer pour prendre des petits boulots, s’aventurant dans les provinces voisines pour gagner sa vie. Mais en 2016, une chance de changer sa vie se présenta lorsqu’elle découvrit sa vraie vocation en tant que tisserande de brocart. Qui plus est, elle retrouva par la même occasion son village de Banchi, rattaché à la ville de Chongzuo dans la région autonome Zhuang du Guangxi. « Nous sommes très fiers de notre brocart traditionnel », souligne Mme Li qui, à 39 ans, appartient à la cinquième génération des tisserands de brocart que compte l’ethnie des Zhuang. « Nous sommes de nombreuses femmes Zhuang à avoir tissé toute notre vie. C’est une bonne chose que j’aie pu revenir à mes racines pour aider un plus grand nombre de gens à comprendre et apprécier notre patrimoine ». Le brocart Zhuang est profondément incrusté dans les traditions et coutumes du principal groupe ethnique de la région. Des indices archéologiques le font remonter jusqu’à la dynastie des Han de l’Ouest (206 avant notre ère-an 24 de notre ère). Ses couleurs franches et ses motifs recherchés sont basés sur des symboles et des thèmes ethniques allant de compositions géométriques jusqu’à des représentations de la flore et de la faune, élaborées sous les dynasties Tang (618-907) et Song (960-1279), puis améliorées pendant toute la période des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911).


Une équipe internationale travaille sur de nouveaux produits de style, tels que des sacs à main haut de gamme qui misent sur la beauté du brocart Zhuang. PROVIDED TO CHINA DAILY


Le savoir et les compétences inestimables qu’exige la production du brocart en font un patrimoine culturel immatériel de niveau national. Les dernières mesures prises pour préserver et promouvoir le brocart se font sentir dans le pays et à l’étranger, donnant de ce fait aux tisserands locaux la confiance voulue pour contribuer davantage au développement de leur communauté. « Notre projet s’appuie sur les ateliers exploitant les compétences de la communauté pour assurer à la fois la préservation et la productivité de cet art traditionnel ; de la sorte, il fournit un emploi satisfaisant aux habitants et leur donne l’occasion de promouvoir leur tissu brocart ainsi que d’autres produits », précise He Ka, patronne de la Guangxi Jinzhuangjin Culture and Art Co. Lancée depuis une décennie à Banchi, l’activité de sa société en matière de brocart Zhuang a contribué à la formation de Mme Li qui, à son tour, forme désormais près d’un tiers des familles du village, qui en compte plus de 170. L’équipe de Li Donglian est organisée de manière à permettre aux femmes de continuer à s’occuper des travaux de la ferme et du ménage. Quelques heures de tissage chaque jour sont de nature à améliorer sensiblement leur revenu, permettant à un foyer unique de le faire monter à 20 000 yuan (2 680 euros) par an. Six autres projets semblables ont été lancés dans les environs de Banchi.




Le renouveau du brocart Zhuang est appelé à se développer au-delà de la région, compte tenu de la collaboration que Mme He mène avec des stylistes italiens pour exploiter les marchés mondiaux. Son équipe internationale travaille sur de nouveaux produits de style, tels que des sacs à main haut de gamme qui misent sur la beauté du brocart Zhuang. En mai dernier, les premières commandes venues d’Italie représentaient une valeur totale de plus de 4 millions de yuan. Giancarlo Mossi Borella, un styliste italien dont les créations pour des maisons de mode mondialement renommées ont été couronnées de succès, affirme que sa collaboration avec Mme He est basée sur le profond intérêt qu’il a pour la culture chinoise et son originalité stimulante. « Les consommateurs rechercheront toujours des produits de qualité », explique-t-il. « Avec ces motifs sur brocart Zhuang, nous sommes à la pointe du secteur. Il nous faut développer une image de marque basée sur le patrimoine et l’esthétique d’origine, en intégrant le traditionnel au moderne ». L’an dernier, Mme He a aussi créé en Italie une association pour la promotion culturelle du brocart Zhuang en vue d’élargir la présence du patrimoine ethnique qu’il représente. Pour Angelo Latini, le secrétaire général de l’association culturelle italo-chinoise, des collaborations Est-Ouest de cette nature reposent sur une compréhension et une appréciation croissantes de la culture chinoise.




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