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La recherche au secours d’un oiseau chinois menacé

Par LI HONGYANG
Les martinets de Pékin sont la sous-espèce pekinensis du martinet ordinaire.
ZHANG LONG / FOR CHINA DAILY

Une étude sur les comportements migratoires du martinet noir, ou martinet de Pékin, se révèle riche d’enseignements sur la préservation de l’espèce.

Les martinets noirs, ou Apus apus pekinensis, parcourent les 14 000 kilomètres qui séparent Pékin du sud de l’Afrique puis font le vol retour chaque année, selon une étude récente mettant l’accent sur leurs trajets migratoires et leurs habitats favoris, qui dénotent notamment chez eux une affection pour les zones semi-arides. Liu Yang, l’un des auteurs du rapport de recherche publié dans la revue Movement Ecology du 29 juin dernier, indique qu’une meilleure connaissance de l’oiseau peut contribuer à sa protection. Au moyen de géo-localisateurs, des chercheurs de l’université normale de Pékin et de l’université Sun Yat-sen de Guangzhou, dans la province du Guangdong, ont étudié la migration des martinets adultes qui se sont reproduits à Pékin entre 2014 et 2018, puis analysé les parcours annuels complets obtenus auprès de 25 oiseaux. Des spécialistes venus de Belgique, de Suède et du Royaume-Uni ont également participé à la recherche. Des bénévoles membres de la société d’observation ornithologue de Pékin ont contribué aux travaux de baguage des oiseaux sur le terrain.


Des martinets de Pékin planant au-dessus du parc Beihai de Pékin.
CAO XIAORONG / FOR CHINA DAILY

La recherche a montré qu’après la reproduction, aux alentours de la mi-juillet, les martinets quittaient Pékin pour la Mongolie puis volaient vers l’ouest. Ils revenaient ensuite en Chine en traversant le nord de la région autonome ouïghour du Xinjiang et gagnaient l’Asie centrale par le bassin du Junggar. De l’Asie centrale, les martinets émigraient dans le nord-est de l’Afrique, région où trois étapes principales faisaient l’objet d’une exploration ; la côte sud de la mer Caspienne et la côte sud-est de la mer Rouge constituaient deux étapes majeures. Les oiseaux traversaient la mer Rouge pour atteindre la partie orientale du bassin du Congo début septembre, y restant pendant environ un mois avant de se diriger lentement vers le plateau de l’Afrique australe aux alentours du mois de novembre. Ils restaient sur le plateau pendant une centaine de jours avant de repartir, vers le mois de février, en direction de Pékin.

Par rapport à leurs homologue européens, les martinets de Pékin ont subi des conditions environnementales et des habitats plus arides pendant les périodes de non-reproduction, selon les résultats de la recherche. D’où la possibilité que, selon ce schéma, cette variété qui forme la sous-espèce pekinensis du martinet ordinaire se soit adaptée à l’exploration de régions arides à certains stades de son cycle annuel. M. Liu, un professeur de sciences de la vie à l’université Sun Yat-sen, dit des martinets de Pékin que « leur trajectoire n’est pas directe du nord au sud, ni du sud au nord. Elle ressemble à une grosse parabole ». Une hypothèse en attribue l’explication à la longue glaciation de la terre, environ 10 000 à 20 000 ans en arrière, rendant Pékin et quelques autres endroits à haute altitude trop froids pour les martinets, qui aiment la chaleur et se nourrissent d’insectes pour survivre.


Des martinets de Pékin survolant le palais d’Été à Pékin.
ZHANG LONG / FOR CHINA DAILY

« Avec le réchauffement de notre planète, les martinets partis d’Afrique et des régions environnantes ont progressivement rallongé leur parcours vers le nord », explique M. Liu. « Les itinéraires actuels se sont formés au fur et à mesure que les martinets suivaient les voies historiques empruntées par leurs ancêtres ». Le martinet de Pékin a été nommé d’après la capitale parce que c’est là que le naturaliste britannique Robert Swinhoe a repéré et enregistré l’oiseau dans les années 1800. Il fait son nid dans des caves ou les lézardes des bâtiments. Il affectionne en particulier les grands immeubles anciens. C’est la raison pour laquelle les martinets de Pékin s’observent principalement autour de la place Tian’anmen, du palais d’Été et d’autres vieux bâtiments, précise M. Liu. « Leur nombre a chuté au cours des 20 dernières années, essentiellement parce que les lieux de reproduction se font rares. Avec l’expansion de la ville, le nombre de gratte-ciels a bondi. Par ailleurs, pour empêcher les crottes des oiseaux d’éroder les anciens bâtiments, les administrations ont installé des filets sous les avant-toits, ce qui empêche aussi les martinets d’y faire leur nid ». Et M. Liu de conclure : « Nous espérons que notre recherche éveillera l’intérêt des gens pour les martinets de Pékin et permettent ainsi à la ville de devenir pour eux un endroit plus hospitalier ».

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